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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 04:00

Sur le territoire des rêves qui s'étend très loin au-delà des champs d'étoiles, on se promène, comme un découvreur guettant sur l'horizon bleu sombre l'apparition de terres isolées où se formeront des aubes. Des couleurs bleues montent au ciel comme des flammes où se forment des alliances de tons, repliés comme ceux des fleurs prêtes à s'ouvrir. L'acier et le verre, et la pierre aussi, se mêlent dans la nature sous forme de dessins qui se prêtent au rêve du poète – et il s'engage seul et d'un pas ferme dans cette obscurité où attendent des créations à venir. Quand il saura faire briller entre ses doigts le grain très fin du sable des nuits, quand il fera lever d'un geste des musiques, ou bien révéler le chant des sources par la seule magie de son souffle, de son passage, de son être qui s'étire en tout, il pourra nommer les pays découverts. Mais c'est encore le milieu de la vaste nuit et l'envers du monde ; un silence de houle est là qui ne veut rien oser, et tel un magicien contemplatif, il regarde les voûtes bien dessinées qui relient les sommets des arbres, les sentiers d'un rouge éteint qui s'avancent au cœur des forêts, il voit des montagnes et des fleuves sous l'aspect des anciennes légendes qui se sont tues. Tous les êtres de la nuit ont possédé cette immortalité qu'il pressent, ce but profond des choses, cette recréation du monde qu'il pourrait à nouveau cultiver. Mais ce qui manque à cette grande terre éteinte, ce n'est pas son murmure qui nous parvient comme une écume sonore, c'est un ciel habité de dieux et de déesses, capables de descendre dans les bois, dans les cavernes, dans toute substance vivante, pour y réveiller l'enchantement d'une passion. Il sait que la poésie naissant de tout cela est le réel absolu. Et il se promène, il continue de se promener en guettant dans l'atmosphère grise et profonde un chant pareil à une flûte qui lui prouve que dans leur alchimie étrange, tous les dons de création n'ont pas été recouverts par ce flux et ce reflux monotone d'une mer d'un gris de suie qui ne dit rien et balbutie – sans possibilité de magie.

 

Par l'amateur des lacs italiens -- elevergois.com -- eric levergeois – tous les textes appartiennent à l'auteur et sont protégés par l'ardeur poétique – qui ne plaisante pas -- et accessoirement par mon colt. Dans l'attente d'autres nouveaux voyages en Stendhalie. ( texte composé à partir d' Une vie de héros de Strauss, et des Métamorphoses, du même)

 

 

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