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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 16:04

Albertus se sentait comme un descendant littéraire de Proust, de Stendhal, de Balzac, et il avait durant l'adolescence developpé une attirance folle pour les femmes évoluant dans un univers de distinction -- d'ailleurs plus rêvée que réelle -- soit qu'elles fussent des personnes recomposant pour son imagination de vrais traits d'aristocratie et de finesse, soit qu'il les eût simplement tirées d'une rêverie venant de ses lectures de textes pas très conformes au rythme et aux signes matérialistes qu'affichait la fin du siècle écoulé. Il ne pouvait se séparer de cette espèce de quête: disntinguer dans l'océan des rencontres possibles un  être miraculeux et élégant,  en devenir fou, puis la poursuivre d'une manière éperdue. Naturellement, comme critique, amateur d'art, journaliste indéfinissable,  voyant naître au bout de ses doigts une sorte de talent littéraire qu'il moneyait parfois, (et par ailleurs se composant un personnage plutôt séduisant), il avait ancré sa passion (et plus souvent son chagrin d'ailleurs) à la destinée de plus d'une jeune et jolie bourgeoise, vêtue et parée comme il convient, et qui souvent le rejetait après quelques semaines avec mépris. Ce que décrivent les romans avec force détails au sujet des femmes abandonnées, il l'avait vécu lui, de nombreuses fois,  comme si toute aventure brisée qui le laissait blessé dans sa crédulité et son orgueil, était une campagne marquée par un échec âpre et douloureux. Il s'en relevait, mais sombre, l'âme creuse, déçu de l'univers entier; il était décidé à recommencer en sombre calculateur, mais rien n'y faisait: la lumière qui nimbait du haut du ciel la future fée avait le pouvoir de tout effacer, de recomposer l'échelle menant jusqu'aux nuées, puis, le jour venu, il en retombait avec perte et fracas. On parle des chagrins d'homme en les évitant, et la littérature, mis à part quelques oeuvres, ne nous renseigne pas beaucoup sur ceux qui, par les douleurs de la naissance, deviennent un peu des  aventuriers de l'amour (qui semble être devenu de nos jours une affaire de gymnastique, enfin passons) mais il existe des êtres qui ont, pour ainsi dire, la poitrine couverte de décorations et de distinctions signalant des "victoires" sur la peine et la tristesse; ce sont en réalité des défaites dont on croit ne pas se relever -- et dont pourtant avec le temps, on se relève (.../...) à suivre

 

par elevergois eric levergeois -- l'amateur des lacs italiens stendhalissime esprit qui poursuit ses séjours sur les rives enchantées en lisant son Dante et ses classiques -- tous droits protégés par mon colt -- 

 

 

 

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